Le 14 avril 1850, l’Académie nationale de Médecine reconnait les recherches de Jean Hameau sur les virus. Il explique le mode d’action des virus et des germes, alors que ces concepts restent encore, à cette époque, très flous. Il décrit l’origine des maladies contagieuses et leur déroulement selon les quatre phases : la contagion, l’incubation, la multiplication des germes, puis la phase terminale de la maladie avec, soit la guérison, soit la mort. Il envisage l’existence d’anticorps, évoque la possibilité de vaccins par des virus atténués, préconise asepsie et antisepsie. Cinquante ans plus tard, Louis Pasteur confirmera la géniale intuition du médecin testerin.
Jean Hameau est né à La Teste-de-Buch et fut élève de l’école de médecine de Paris. Sa thèse, soutenue en 1807, portait sur La topographie physico-médicale de La Teste-de-Buch. Il s’installe définitivement dans cette ville qu’il ne quitte plus. Il mène des recherches sur les fièvres intermittentes ou le paludisme et il établit une relation de cause à effet entre les eaux stagnantes et cette maladie. Il traite la dysenterie. Il observe la pellagre ou mal de La Teste-de-Buch qui se caractérise par une éruption cutanée printanière et la rapproche avec des troubles digestifs et neuropsychiques. Il promeut les bains de mer. Lors de l’épidémie de choléra en 1849, il en identifie les causes et soigne à l’aide de lavements de sulfure noir de mercure, obtenant la guérison de la plupart de ses patients.
En 1844, à 65 ans, il est nommé maire de La Teste-de-Buch et le reste jusqu’en 1848. Il décède en 1851 après une intervention chirurgicale bénigne. Son œuvre n’a pas été oubliée. En 1978, au Pyla-sur-Mer a ouvert le Centre hospitalier Jean-Hameau. Son buste est installé au Pôle de santé d’Arcachon. Un espace lui est consacré à La Teste-de-Buch, il rassemble des informations et du mobilier ayant appartenu à sa famille ainsi qu’une documentation relative au médecin.
Article : Isabelle Antonutti de la Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch
