
Une station balnéaire doit compter un hôtel de luxe pour recevoir une clientèle aisée. Ce dernier sera financé par la Compagnie du Midi, dirigée par Émile et Isaac Pereire. Les architectes sont Paul Régnauld et Eugène Ormières, tandis que l’entrepreneur est Jean Fleurant.
Le Grand Hôtel d’Arcachon inspiré de celui de Paris
L’édifice, dans le style haussmannien, évoque le Grand hôtel de l’Opéra à Paris. Il se dresse en pierre sur quatre étages, dominant la plage, affirmant ainsi son indépendance par rapport à la ville d’hiver.
Le bâtiment compte 150 chambres, le restaurant peut accueillir 300 personnes. Il comprend des salles de réception, des salons, une bibliothèque, un jardin intérieur, des fumoirs et des activités d’hydrothérapie. Il est équipé du confort moderne, avec un chauffage central, de l’éclairage au gaz et de l’eau courante. Il propose un établissement de bains de mer avec des cabines sur la plage, des bateaux pour des promenades et la location de costumes pour la plage.
Le sous-sol abrite les pièces de service, dont la cuisine, la pâtisserie, la réserve, la buanderie, le garde-manger avec « une table garnie de glace ». Les domestiques y mangent et y logent, un appartement est réservé au directeur. Un bureau de poste et de télégraphe est mis à la disposition des clients.
Une clientèle internationale
L’hôtel vise la villégiature de plaisir . Il accueille donc une clientèle internationale et le gotha mondain. Élisabeth de Bavière, impératrice d’Autriche (Sissi) y séjourne en 1890. Ranavalona, dernière reine de Madagascar, est reçue avec tous les honneurs dus à son rang.
En 1906, un incendie se déclare dans la cuisine, mais le feu n’est pas contenu et se propage aux étages. Les résidents ont eu le temps d’être évacués. Il a fallu quatre ans pour rénover l’hôtel, dont le confort moderne est encore amélioré. En 1939, ce bâtiment est réquisitionné par le service de santé de l’armée, puis occupé par les troupes allemandes. Après la guerre, l’activité hôtelière reprend, mais cesse définitivement vers 1955. L’édifice, ensuite transformé en logements, porte désormais le nom de « Résidence Carnot ».
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Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch. À retrouver sur ce lien : https://www.shaapb.fr/