La loi de juin 1857 marque un tournant dans l’histoire des exploitations agricoles basées sur l’élevage extensif, fort nombreuses dans les landes de Gascogne. Ce dispositif favorise l’afforestation : les terres sont boisées par les communes et les sylviculteurs.

Cette transformation est motivée par les débouchés économiques offerts par le commerce du bois et de la résine. Parallèlement, la concurrence des laines étrangères accélère le déclin des troupeaux, une activité pastorale séculaire qui disparaît peu à peu.

Autrefois, l’élevage de moutons rythmait la vie des paysans

L’hiver, les cheptels restaient proches des villages à cause des marécages, et dès le printemps, ils migraient vers les pacages renouvelés par l’écobuage. À l’automne, les pâturages reverdis précédaient les inondations hivernales. Les moutons fournissaient fumure, viande et laine —cette dernière, grossière, étant utilisée pour des étoffes rustiques.

Cependant, les bêtes étaient souvent malades, peu robustes et leur fonction principale était d’enrichir un sol pauvre plutôt que de produire une viande ou une laine de qualité. Le métier de berger restait essentiel à l’équilibre économique et écologique de la région.

La Première Guerre mondiale porte un coup fatal à ce mode de vie. Après 1918, seuls quelques vieux bergers acceptent ce travail. de gibier. Le pâtre de la lande, figure emblématique des gravures anciennes, revêt un costume de laine rude et une pelisse de mouton. Il se déplace à l’aide d’échasses, utiles pour surveiller les troupeaux et bouger rapidement. Accompagné d’un chien fidèle, il veille sur ses bêtes, les rassemble, et les protège, parfois des loups qui parcourent le territoire.

Ce mode de vie pastoral, ancré dans les traditions, s’efface au profit de la sylviculture moderne.

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Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB

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