En décembre 1727, les pêcheurs protestent contre le droit du plat de poissons
En 1727, François Le Masson du Parc, inspecteur général des pêches du royaume de France, enquête sur la pêche sur les côtes de l’Amirauté de Bayonne (D’Hendaye jusqu’au Bassin d’Arcachon).
Les pêcheurs du Bassin se saisissent de sa présence pour signaler les abus du seigneur de Ruat, du captal de Buch qui percevait tout un ensemble de redevances sur la pêche. Pour une chaloupe en grande mer, il recevait cinquante livres. Un droit de trois sols était versé pour chaque pinasse en navigation dans le Bassin. Tout pêcheur versait annuellement « le plat de poisson » soit un turbot, six paires de soles, un grondin, un merlu, deux roussettes, une raie.
Les pêcheurs remirent à l’enquêteur des pièces pour « servir à leur défense et les décharger des droits exorbitants et inouïs levés sur eux. » Le Seigneur de Ruat apporta aussi plusieurs documents qui fondaient ses droits comme un contrat de l’an 1360. En décembre, dans son rapport, Le Masson du Parc rendit un avis favorable aux revendications des pêcheurs : « on ne peut laisser les choses dans l’estat sans détruire la pesce des pescheurs du Buch accablées par l’autorité d’un seigneur ».
Mais les pêcheurs durent attendre une sentence royale du 28 janvier 1742 pour interdire à la seigneurie de Buch la poursuite de ces prélèvements. Dans le rapport qu’il remit au roi, il décrivit les bateaux et les instruments de pêche et les types des poissons pêchés. Il détailla aussi les problèmes économiques et les difficultés de vie des travailleurs de la mer. Il étudia la stérilité de la mer et la disette du poisson. François Le Masson du Parc (1671-1741), expert de l’histoire des pêches et de leurs techniques, réalisa de nombreuses enquêtes sur toutes les côtes de France et fini sa carrière comme officier royal, premier commis du détail des pêches du secrétariat d’État de la Marine.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch.