15 février 1935 : Un sondage est réalisé sur le vote des femmes

Voici quelques réponses recueillies lors d’un sondage informel auprès de femmes sur leur souhait de voter aux élections municipales :

• Une femme de ménage : «non, je suis trop bête»
• Une commerçante : «oui, mais sans y tenir beaucoup»
• Une propriétaire : «oui, je veux voter pour donner ma voix à une municipalité qui a si bien travaillé»
• Une jeune fille : «je préfèrerais gagner le gros lot de la loterie nationale»,
• Une mère de famille : «oui, je veux voter, car refuser aux femmes le droit de vote c’est une injustice et une injure, car c’est les considérer comme incapables d’en user»

Le rédacteur en chef du quotidien l’Avenir du bassin d’Arcachon, conclut que les avis sont partagés.

Beaucoup de femmes sont indifférentes, parfois même hostiles. Il propose donc de ne pas accorder le droit de vote à toutes les femmes, mais seulement à celles qui sont éduquées, expérimentées. Il prend l’exemple des veuves de guerre, des commerçantes ou celles exerçant une profession libérale. Cela permettrait d’éviter que les élections soient submergées par des votes non réfléchis et peu préparés.

Il finit son article : «Que les femmes patientent encore un peu : elles finiront par triompher, leur légitime revendication est en marche».

Il leur faudra attendre dix ans.

La Révolution française a certes accordé aux femmes l’égalité civile, mais elle leur a refusé les droits politiques. Les anti-suffragistes pensaient que les femmes  étaient représentées par leur mari, chef du ménage. Ils craignaient qu’elles y perdent leur rôle et leur place dans la société, ce qui menacerait le bon fonctionnement de la famille.

Les femmes obtiennent le droit de vote le 21 avril 1944. Elles participent pour la première fois aux élections municipales d’avril 1945.

Article de Isabelle Antonutti – Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB

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