
Marie-Thérèse Eyquem (1913-1978), militante pour le droit des sportives
6 femmes concourraient aux Jeux olympiques en 1900 à Paris ; elles étaient 651 sur 5902 athlètes en 1960, à Rome. Mais elles étaient soumises aux mêmes épreuves que les hommes.
Marie-Thérèse Eyquem, qui est alors Inspectrice principale de la Jeunesse et des Sports et maire adjointe à La Teste-de-Buch, réclame un ajustement des outils et des mesures dans les compétitions. Elle est une pionnière du sport féminin dans une période où les filles peinent à intégrer le milieu sportif. Son engagement dans ce secteur remonte à sa jeunesse. Elle fut secrétaire au Rayon sportif féminin mis en place par les sœurs de Saint Vincent de Paul, pour favoriser l’éducation physique des jeunes filles. Elle crée des filiales régionales, intensifie la formation des cadres, organise des fêtes et des compétitions et augmente le nombre d’adhérentes.
Elle entre dans la fonction publique en 1939 et est nommée au Commissariat général aux sports. Sous le régime de Vichy, la gymnastique connaît un véritable âge d’or, car elle sert dans les manifestations de masse à la promotion d’un corps sain. Elle coordonne La Fête de la sportive qui se déroule sur une trentaine de stades à travers le territoire. Le nombre de clubs sportifs féminins et de licenciées se multiplie grâce à son travail.
En 1944, elle publie un ouvrage technique : La Femme et le Sport. À la Libération, le sport étant considéré comme apolitique, elle ne comparait pas devant la Commission de l’Épuration. En 1962, elle s’engage dans le mouvement féministe et pilote le Mouvement démocratique féminin (MDF). Elle milite pour le droit à la contraception et réussit à convaincre François Mitterrand d’inclure ce sujet dans son programme pour l’élection présidentielle de 1965.
Elle poursuit un combat politique aux côtés des socialistes. Elle garde des liens avec sa ville de son enfance : « La Teste est mon pays natal. J’y suis attachée par toutes les fibres de mon être. ». M.-T. Eyquem repose au cimetière des Ninots.
Sa carrière s’avère prolifique et vous pourrez en savoir plus en lisant Marie-Thérèse Eyquem. Du sport à la politique. Parcours d’une féministe de Florys-Castan-Vicente [https://shs.hal.science/halshs-01171133]
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch