
Au début du 20e siècle, une science émerge à Bordeaux : L’Institut du Pin est créé sous la forme associative. Il est présidé par Gabriel Maydieu, du Syndicat des produits résineux, aux côtés de Sophie Wallerstein, d’Arès, de Paul Daney, du Barp, de 22 industriels locaux et des représentants des communes et de l’État. Il s’intéresse à la chimie des résines. Cette discipline se consacre à l’étude de la structure, des caractéristiques et des utilisations de la résine de pin.
Il s’adosse aux travaux menés par le laboratoire de recherche de Maurice Vèzes et Georges Dupont. Au départ, les scientifiques se concentraient sur la distillation de la résine de pin en essence de térébenthine et colophane. Cependant, leurs études se sont élargies pour inclure la papeterie, les méthodes de gemmage et les techniques de distillation.
Le pin pour faire face à concurrence pétrolière ?
Face à la concurrence des solvants pétroliers moins chers, ils innovent en développant de nouveaux produits. Ils instaurent des contrôles de qualité pour lutter contre la fraude. L’association s’impose comme un centre de recherche mondial sur la résine. Elle attire des étudiants internationaux et publiant des travaux influents dans son bulletin spécialisé.
Durant l’Entre-deux-guerres, l’Institut permit le développement de nombreux dérivés, tels que le camphre synthétique, les revêtements routiers, les résinates ou encore les colles pour papeterie. Outre la chimie, l’Institut du Pin s’investit dans les techniques de gemmage et de distillation. Il perfectionne les outils utilisés pour extraire et traiter la résine.
Une de ses missions majeures consistait également à synthétiser et diffuser les connaissances mondiales sur la chimie des résines, tout en fixant les normes de cette discipline. L’Institut joua un rôle clé dans la normalisation de ces produits, notamment l’essence de térébenthine. Il établit des critères précis de qualité (densité, température de distillation, indice de réfraction), intégrés dans la législation sur la répression des fraudes de 1930, ce qui renforça son rôle d’expert incontournable.
Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, l’autorité de l’Institut fut contestée lors des négociations sur la norme ISO pour l’essence de térébenthine. Les standards commerciaux en France furent rejetés à l’international.
Article de Isabelle Antonutti – Société historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB
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