Éphéméride // C’était un 16 septembre… Quand Citroën testait ses chenillettes sur la dune du Pilat

Le premier test a eu lieu le 16 septembre 1921. Deux voitures Citroën de 10 CV sont arrivées de Paris à une vitesse de croisière de 45 km/h. À bord, quatre officiers dont le colonel Swetchine, ancien président de l’Automobile Club de Russie. Un autre Russe, Adolphe Kégresse, qui a été  le chef de garage du tsar, est de la partie, d’autant plus que c’est lui qui a inventé le système à chenilles adaptées sur les véhicules pour rouler sur la neige.

Rapidement on passe aux tests, direction la piste… de ski. La pente est assez forte, jusqu’à 45 %, mais les engins grimpent sans problème, dans des pétarades noirâtres de gaz d’échappement. C’est après cet essai concluant qu’Adolphe Kégresse se dirige vers l’hôtel Regina, où il réside, et qu’au lieu de se garer il se met à escalader les marches d’entrée de l’immeuble. Tout le monde est ahuri de cette audace et, une fois dans le hall de l’hôtel, il manœuvre dans la salle à manger d’hiver, fait monter à bord des touristes et redescend l’escalier de pierre.

Tout cela donne à la présence des chenillettes un retentissement considérable à Arcachon et dans les environs, et il y a foule le mardi suivant. Il s’agit cette fois de grimper la grande dune du Pilat, appréciée pour sa ressemblance avec les plus grandes barkhanes sahariennes. Ce sera le test décisif pour juger de la tenue des engins sur des fortes pentes de sable, et du sable peu stabilisé. Un premier circuit ne pose pas de problème, en traversant la dune à partir de la plage, puis on déjeune dans une auberge vers le Sabloney. L’après-midi, l’expédition s’élance vers le sommet en suivant la crête de la grande dune. Les chenilles mordent le sable sans difficulté et les voitures arrivent au sommet, que l’on désignait à l’époque comme la Mamelle, à plus de 110 mètres au-dessus du niveau de la mer. Puis on redescend vers l’océan, au milieu des hourras de la petite foule et surtout avec les congratulations des conducteurs, ingénieurs et techniciens de Citroën. Tous sont convaincus de l’efficacité des chenilles pour partir à l’assaut des déserts du monde.

Article de Olivier de Marliave – Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch

Transformer en PDFImprimer la page
FacebookLinkedInShare

S’abonner
Notification pour
guest
1 Commentaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
CITROËN
CITROËN
1 année il y a

Passant mes vacances au Pyla , et étant un des petits-fils d’André Citroën, je regarde toujours ces photos avec émotion.
Avec ces auto-chenilles, les usines Citroën avec le soutien de Kegresse préparaient les Croisières du Sahara et les fameuses Croisières Noire et Jaune.
Merci pour cet article .
Philippe Citroën