Ephéméride // C’était un 10 sept. : la fin du « Train de plaisir »

l'autorail en gare d'Arès

10 septembre 1971 : Fermeture de la ligne de chemin de fer voyageurs entre Facture et Arès

La chef de gare délivre le strident coup de sifflet qui donne le départ du dernier trajet de l’autorail entre Facture et Arès.

Cette ligne est en service depuis 1884. Les travaux ont été menés par la Société générale des chemins de fer économiques suite à la signature d’une concession du département de la Gironde pour 99 ans. Le réseau est composé au minimum de 3 voies. La principale relie les localités, elle transporte les voitures destinées aux visiteurs. Une voie dite d’évitement permet le croisement en gare, puis une voie de halle sert pour le fret et le déchargement des wagons de marchandises.

Le voyage se fait à travers la forêt, des garde-feu comme de larges avenues bordent les flancs du ballast. Une maison coquette portant le nom de la ville gravé sur son fronton signale les arrêts sur 13 gares à Audenge, Lanton, Taussat, Andernos, Arès et se poursuit jusqu’à Lesparre. Le chef de station y est le maître, il vend les billets, surveille la montée comme la descente des passagers et veille à l’ordre de la salle d’attente. Il dispose aussi d’un logement.

La gare d’Arès est dotée d’un atelier de réparation de voitures, d’une lampisterie et d’un dépôt de charbon et de ravitaillement en eau pour les locomotives.

Le nord du bassin d’Arcachon reste encore difficilement accessible, la seule route est peu carrossable. Le rail accompagne le développement du tourisme. Les publicités dans la presse nomment cette ligne le Train de plaisir.

En 1895, le premier départ est à 5 h 55 de Bordeaux, le train arrive à Arès 9 h 20. Le prix du billet en seconde classe coute 1,90 franc. Le réseau sert au transport de marchandises, surtout pour le bois. Pendant la Première Guerre mondiale, les wagons charrient des poteaux de mines pour la construction des tranchées. Ce transport est largement utilisé par les Allemands pour l’acheminement de matériel vers les côtes. Le fret se poursuit jusqu’en 1978.

La concurrence de la route alliée à la vétusté des infrastructures amène à la fermeture de la ligne, déjà le tronçon avait été réduit dès 1952 après Arès. Elle a été remplacée par une piste cyclable.

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philippe MARSAN
philippe MARSAN
5 mois il y a

Bonjour à tous,
Et oui je l’ai pris cet autorail « Dedion ». En 1959, à Andernos je me rappelle en septembre, nous rentrions de vacances. J’avais un poisson rouge dans un petit sac en plastique. Une dame a signalé au conducteur s’il pouvait attendre que l’on rajoute de l’eau afin que ce poisson puisse voyager jusque Bordeaux ! Et le train a attendu…. Que de souvenirs !!!
Merci à Fanny pour ce documentaire.
Aujourd’hui, à vérifier cet autorail se trouve peut être encore au musée du chemin de fer à Guitres près de Coutras.