Les mois de juin ont été révolutionnaires pour les « landes de Bordeaux », dont le pays de Buch et le pourtour du Bassin. Jugez-en plutôt : en juin 1857, un premier texte promulgué à l’initiative de l’empereur Napoléon III enjoignit aux communes ou à l’Etat en cas de défaillance de ces dernières, d’assainir, ensemencer ou planter en bois, à leurs frais, les terrains communaux soumis au parcours du bétail. La forêt va devenir petit à petit le plus vaste massif boisé d’Europe avec son million de kilomètre carré. Les législateurs ont aussi prévu de créer un réseau de routes ; c’est ainsi qu’en Pays de Buch on a percé les axes Facture-Arès, Facture-Beliet, La Hume-Sanguinet, Caudos-Salles ou encore Lugos-Belin. Le premier acte de cette révolution avait été signé le 10 Juin 1854 en incitant les communes à créer un réseau de drainage.
Dès lors, les collectivités avaient la possibilité́ de vendre les terrains susceptibles d’être mis en culture pour financer leurs investissements publics. Toutes ces mesures ont donné un essor important aux métiers traditionnels, dont le gemmage qui va connaître quelques décennies plus tard une expansion remarquable. Des particuliers ont aussi contribuè pour une très grande part à l’assainissement et au boisement de la lande. C’était en fait l’aboutissement d’une longue tradition de l’administration régionale dont les efforts avaient été constants depuis l’ancien Régime et dont témoignent les circulaires du baron d’Haussez demandant aux communes, dès juin 1817 alors qu’il était préfet des Landes, de réserver chacune 30 hectares de leurs vacants à la plantation de pins.
Article de Olivier de Marliave – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch