
Pendant la nuit du 1er au 2 novembre, les cloches des églises sonnaient pour éloigner les âmes des morts qui rôdaient. Les villageois ne sortaient pas cette la nuit, car la déambulation nocturne était abandonnée aux trépassés.
La vie quotidienne suivait de nouvelles règles pendant quelques journées. Il était interdit de labourer la terre, ce travail est laissé uniquement aux fossoyeurs. La lessive était prohibée, car on risquait de laver son propre linceul.
Au matin du 2 novembre à l’archiprêtré de Buch-et-Born, les fidèles marchaient vers la chapelle de Notre-Dame-des-Monts (La Teste-de Buch), ils priaient en récitant des psaumes en cœur avec le prêtre.
Lors des enterrements, le groupe de fidèles partait de la maison du défunt, portait le corps à l’église puis allait jusqu’à sa tombe. Les processionnaires s’unissaient par l’esprit et le corps et se dirigeaient vers le cimetière illuminé. La lumière préservait les morts du diable et les vivants des revenants. La lampe placée sur la sépulture figurait l’attente de la rédemption. Les lanternes apportaient une protection spirituelle.
La fête des Morts est une tradition qui remonte au XIe siècle, elle suit la célébration de tous les saints. Le 1er novembre, l’Église honore les saints officiellement canonisés. Le lendemain, tous les trépassés sont commémorés. Les rituels liés à la mort étaient essentiels, car ils consolidaient la relation entre les vivants et les défunts. Les processions de dévotion étaient nombreuses, elles étaient encouragées par l’Église, car leur caractère festif cimentait la communauté paroissiale. Ces processions étaient organisées pour les fêtes religieuses, mais aussi pour des raisons météorologiques ou pour protéger la population d’une épidémie.
Ainsi, les habitants du Teich se rendaient à l’église de Gujan pour la Saint-Michel. De l’autre côté de l’eau, au nord du Bassin d’Arcachon, les paroissiens d’Audenge se rendaient à Lanton pour la Saint-Roch. Les fidèles andernosiens allaient en pèlerinage à Arès, pour la Sainte-Croix, ainsi qu’à Lège, pour la Saint-Pierre.
Ces pèlerinages locaux se sont progressivement interrompus avec la sécularisation de la société et la laïcisation des espaces publics.