
Quel temps faisait-il au XIXe ?
Les premières études météorologiques systématiques commencent au XVIIIe siècle avec des relevés manuels réalisés par des scientifiques et des amateurs éclairés. La mesure de température et de la pression atmosphérique s’effectuent avec des baromètres et des pluviomètres rudimentaires.
Le XIXe siècle voit la création de réseaux d’observation plus organisés et les instruments deviennent plus précis et standardisés. François-René Vatar-Jouannet, imprimeur et historien, consacre un chapitre au climat dans son étude « Statistique du département de la Gironde ».
En voici des extraits choisis :
« La position géographique et les influences physiques apportent une irrégularité des saisons. À des hivers communément doux, mais intermittens (sic), succèdent des printemps qui participent tantôt de la froide humidité de l’hiver, tantôt des chaleurs de l’été : on a vu l’amandier se couvrir de fleurs dès les premiers jours de février ; en d’autres années à fin mars, la campagne offre encore la nudité de janvier.
L’été survient tout à coup. Les chaleurs se prolongent quelquefois jusqu’à l’équinoxe d’automne. Le mois de septembre est ordinairement le plus beau de l’année. Les beaux jours règnent souvent jusqu’à mi-novembre.
L’océan, les vents de mer et les émanations des marais provoquent des séries d’intempéries. Les jours d’une sérénité parfaite sont rares. Les conditions météorologiques moyennes observées entre 1778 et 1830 indiquent une température de 17 degrés en été (maximum à 29) et 5 en hiver (minimum à moins 10). Il pleut en moyenne environ 148 jours par an. La fréquence et l’impétuosité des vents de l’ouest se remarquent par l’inclinaison des arbres. Les vents de mer provoquent des pluies extraordinaires qui peuvent emporter des myriades de chenilles, grenouilles et autres bestioles dans un tourbillon éphémère.
Les mois de décembre et janvier connaissent des tempêtes impétueuses. La neige est peu fréquente sauf pendant l’’hiver de 1794-1795 célèbre pour ses chutes de neige abondantes et ses périodes prolongées de gel. La Garonne est restée non navigable pendant tout le mois de janvier. Des grêles destructives et localisées emportent souvent les récoltes. Chaque année depuis le suivi des statistiques en 1719, un grésil dévaste une portion du territoire. »
Vatar-Jouannet constate la régularité de ce climat inconstant malgré les grands changements qui sont intervenus avec la création de routes, l’assèchement des marais ou les plantations de pins.
Article de Isabelle Antonutti – Société historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch
Merci Isabelle .