29 août 1890, Élisabeth de Wittelsbach, dite « Sissi » débarque à Arcachon. L’impératrice est sujette à une forte mélancolie, au cours d’un de ses périples à la recherche de délassement loin de la cour d’Autriche. Il faut reconnaître que son passage, jusqu’au au 4 septembre, a été plutôt insignifiant, mais il a pris une valeur légendaire au fil des ans.
Sissi est arrivée par le train de 16 heures, un appartement ayant été retenu au nom de madame de Folna. Sa suite, selon les renseignements policiers, est assez impressionnante pour une femme qui veut fuir protocole et obligations impériales : l’entourent un général, un colonel d’armée, trois dames d’honneur ou de service, sans compter les domestiques. Il est probable aussi que des gardes du corps devaient l’entourer incognito. Le journal L’Avenir d’Arcachon, très informé sur l’arrivée des people, prétend que cette suite dépassait une quinzaine de personnes…
On ne sait pas grand-chose de son emploi du temps, si ce n’est que la météo est mauvaise. Sissi se lève aussi tôt qu’à son habitude, vers 4 heures du matin, elle prend des bains d’eau de mer à l’hôtel, elle fait des promenades sur la plage – et non du footing, comme le veut une légende anachronique – et elle adore les pâtisseries de chez Foulon. La légende, encore elle, prétend qu’elle se gave de cônes glacés en pleine nuit… On sait également que Sissi assiste à la messe chaque matin, qu’elle a rendu visite au sanatorium Armaingaud du Moulleau ou encore qu’elle a refusé une invitation du maire ainsi que toute mondanité. Elle se couchait sagement à 9 heures du soir. Sissi devait toutefois profiter des distractions offertes par le Grand Hôtel dans son somptueux salon de 250 mètres carrés.
Olivier de Marliave / Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch