Toute sa vie, Georges Gursdorf écrivit. L’épisode de la captivité durant la guerre n’entama pas sa verve d’écrivain, il contribua déjà à l’époque, à créer et à animer une université « libre ». Cet homme n’a eu de cesse de s’interroger et d’interroger ses contemporains.
« La découverte de soi » et « L’expérience humaine du sacrifice » publiés aux Presses Universitaires de France entamèrent une œuvre philosophie qu’il a produite au sein de l’Université de Strasbourg et en dehors, et qui reste impressionnante.
Le style Gursdorf est riche de cette faculté à traiter des sujets graves jouant sur les pratiques littéraires, de l’essai au pamphlet, mais avec en permanence la recherche authentique que seule la philosophie peut dire.
Mais la singularité de Georges GUSDORF résidait à sa position presque constamment en porte à faux avec la scène intellectuelle de son pays. Son attachement à l’Université de Strasbourg, à la frontière de l’Allemagne, la charnière de deux cultures, lui permettra de défendre le romantisme, une invention allemande avec l’interprétation de GUSDORF : le romantisme serait « le souci de la sauvegarde du sens ».
A l’énoncé de son œuvre, monumentale, inspirée par l’actualité ou fruit de la maturation de sa réflexion, Georges GUSDORF a vécu dans les lieux qu’il aimait. Un monde, écrivait-il dans son autobiographie, « où il n’y a pas seulement des théorèmes et des arguments ».
Dans le monde, poursuivait-il, « il y a aussi des enfants et des femmes, la floraison des genêts sur la lande ».
Il y avait aussi le Pyla où il souhaita s’installer à la suite du décès de son épouse en 1997.
Il aimait la qualité exceptionnelle de notre station, elle est fière en retour de célébrer l’homme, Bordelais, Strasbourgeois mais tout autant Pylatais.
Il fait désormais partie, ici, des hommes qui donnent du lustre à notre cité. »