Mesures d’urgence à la Pointe du Cap-Ferret: article mis à jour

Le 7 février, la commune de Lège Cap-Ferret a reçu un courrier du Préfet de Gironde, signé du 23 janvier, concernant la situation à la Pointe du Cap Ferret. Le Préfet informe la commune qu’il a commandé une étude au CEREMA (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) sur les risques littoraux dans le secteur.

Communiqué de la commune de Lège Cap-Ferret:

« Au vu des résultats de cette étude, dont la commune n’a pas connaissance, le Préfet estime nécessaire de prendre des mesures de précaution à la Pointe. La plus urgente étant de fermer le cheminement du public sur les ouvrages allant d’Hortense à la Pointe côté bassin.

« Sans attendre les résultats de l’étude, nous avons pris la décision de fermer ce cheminement dès ce matin, vendredi 8 février, jusqu’à nouvel ordre. Notre priorité étant la sécurité de la population, riverains comme promeneurs », indique Philippe de Gonneville, 1er adjoint au maire qui supplée le maire en son absence.

Cette décision est lourde de conséquences. La commune a bien sûr demandé l’étude CEREMA aux services du Préfet. Nous allons poursuivre nos échanges avec les services de l’Etat pour réévaluer le risque et les actions à engager sur la Pointe à court et moyen terme ».

Coté océan, la commune et ses partenaires travaillent à plusieurs échéances. « A court terme, nous défendrons notre territoire » rappelle l’édile. « Nous sommes déjà en lien avec les services de l’Etat pour déposer les dossiers règlementaires concernant les rechargements en sable à compter de l’automne prochain. Comme nous en avions convenu avec l’Etat et avec nos partenaires en septembre, ce dossier va intégrer le retour d’expérience des travaux d’urgence de cet hiver et de l’évolution du trait de côte. Il sera déposé comme prévu d’ici le printemps ».

« A moyen terme, notre stratégie validée en juillet 2017 avec l’ensemble des partenaires prévoit des rechargements massifs à la Pointe. Cette lutte active douce exige des études préalables approfondies et longues, dont plusieurs sont déjà en cours. C’est ce volet dont nous allons réévaluer la pertinence et la faisabilité, avec rigueur et clairvoyance ».

Enfin, la commune souhaite s’appuyer sur les services de l’Etat pour l’étude de recomposition spatiale mentionnée dans le courrier du Préfet. « Cette notion de recomposition spatiale implique, pour sa mise en œuvre concrète, une prise en compte de la configuration particulière de la presqu’île et surtout des outils financiers et juridiques que nous ne connaissons pas encore » précise Philippe de Gonneville. »

C’est par un communiqué que la préfecture avait informé la presse de la mise en place de mesures d’urgence face à l’accélération du phénomène d’érosion à la pointe du Cap-Ferret

Communiqué de la préfecture:

« L’accélération du phénomène d’érosion de la pointe du Cap-Ferret est une réalité du réchauffement climatique que personne ne peut désormais contester. L’État entend agir pour accélérer en la matière la prise de conscience et minimiser, autant que possible, les conséquences inéluctables qui vont découler de ce phénomène.

Le préfet avait demandé au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) de mener une expertise sur les risques littoraux sur ce secteur.

Le rapport du CEREMA a identifié deux secteurs à risque à court terme : la plage océane à la pointe et les ouvrages de protection contre la mer à l’intérieur du bassin depuis la pointe jusqu’à chez « Hortense ». Le maintien du trait de cote à la pointe paraît très hypothétique à court ou moyen terme, et la stabilité des ouvrages ne peut être garantie avec des risques d’effondrement brutal non prévisibles.

Aussi, au regard de ces éléments et sur la base des recommandations du CEREMA, le préfet a demandé au maire de Lège-Cap-Ferret, par courrier envoyé hier :

  • d’interdire, sans délai, au titre de son pouvoir de police, tout cheminement du public sur les ouvrages depuis « chez Hortense » jusqu’à la pointe et de procéder à la fermeture au public des différents accès à ces ouvrages ;

 

  • d’intégrer, sous 3 mois, dans son plan communal de sauvegarde, un plan de gestion de crise pour la pointe et la zone des 44 hectares permettant d’anticiper les risques de brèche et d’effondrement brutal des ouvrages. Ce plan devra notamment prévoir les procédures d’évacuation d’urgence des populations ;
  • d’actualiser, dans le même délai, sa stratégie de rechargement de la plage et de la dune pour tenir compte de l’accélération de l’érosion dunaire et des départs répétés des sédiments apportés en urgence cet hiver. Cette stratégie devra être élargie à l’ensemble du périmètre de la pointe ;
  • de produire, avant l’automne prochain, l’évaluation environnementale prescrite par l’arrêté préfectoral du 29 décembre 2017 concernant le plan pluriannuel de rechargement ;
  • de lancer, d’ici 6 mois, l’étude de recomposition spatiale prévue dans sa stratégie locale, afin d’actualiser cette stratégie d’ici fin 2020, considérant que la lutte active contre l’érosion ne pourra être que temporaire, au vu de l’évolution du site et de sa configuration ;
  • d’engager, dans les meilleurs délais, l’information des habitants de la pointe.

Le préfet pourra compléter ce plan d’actions en fonction des résultats des études réalisées dans le cadre de la révision du plan de prévention des risques liés au littoral, si cela est nécessaire pour la sécurité des personnes.

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