
Juillet 1949 : la Colonie du Père Tranquille
Jean Quichaud est un curé engagé qui s’implique beaucoup dans sa paroisse de Roumazières, en Charente. Il est convaincu que ses ouailles ont grandement besoin de villégiature. Il parvient à créer une colonie de vacances au Pyla-sur-Mer, qu’il baptise « la Colonie du père Tranquille » en l’honneur d’Alphonse Vergeau, résistant et fondateur du maquis Foch. Jean Quichaud fut aussi un résistant. Son presbytère servait de cachette pour des maquisards. Il fut, lui-memprisonné en camp en 1944.
Après la Deuxième Guerre mondiale, il œuvre pour créer un espace de détente et un lieu d’évasion pour les enfants de déportés et de familles ouvrières. Ce sera la Colonie du père Tranquille ! Les plus démunis y sont accueillis gratuitement, encadrés par des moniteurs bénévoles. À leur arrivée, les enfants sont répartis entre des dortoirs pour les plus jeunes et des tentes militaires pour les plus âgés.
Les séjours sont organisés par genre, avec des séjours de trois semaines pour les filles et ensuite pour les garçons. Les activités étaient nombreuses et diversifiées, randonnées en forêt, chasses au trésor, bricolages avec des matériaux naturels, séances de cinéma ou spectacles de marionnettes.
L’apothéose restait les sorties à la mer : baignades dans le Bassin d’Arcachon, ascension de la Dune du Pilat, voile sur des caravelles. Les souvenirs sont restés vifs, en particulier les piqûres d’insectes traitées avec la potion magique universelle du camp : le vinaigre.
Toute une époque, gravée dans les cœurs des jeunes. La colonie du Père Tranquille accueillit des pensionnaires jusqu’en 1977. Le bâtiment est finalement démoli et un immeuble s’élève sur le site.
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Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch. À retrouver sur ce lien : https://www.shaapb.fr/