
Le conseil général de Gironde a adopté la tolérance envers la chasse à la tonne en avril 1891. Cette pratique était jusque-là illégale, puisque toute chasse nocturne était interdite. La tonne est un abri permanent situé près d’un étang, dans lequel le chasseur peut passer la nuit.
Un usage détourné
Selon la légende, cette méthode aurait été développée à partir de fûts dont l’usage avait diminué après l’épidémie de phylloxéra, qui avait dévasté les vignobles. Les imposantes barriques sont métamorphosées en refuges aquatiques pour traquer les oiseaux. Ces abris, perchés sur un petit monticule de terre contre un plan d’eau, sont dissimulés et solidement amarrés pour résister aux marées. Ils sont équipés de fenêtres d’observation et de tir, s’intégrant ainsi parfaitement dans le décor. L’intérieur est bien aménagé. Il comprend des étagères pour les munitions, un râtelier pour les fusils, des porte-manteaux, un bahut pour la nourriture et des paillasses remplies d’avoine pour dormir. Leurs occupants peuvent y rester plusieurs jours.
la chasse à la tonne toujours populaire
Les chasseurs surveillent le ciel en silence à la recherche d’oies ou de canards. Le gibier d’eau se pose sur l’étang, attiré par des appelants factices qui flottent sur l’eau, d’autres d’oiseaux sélectionnés pour leur chant et attachés devant la tonne. Ce mode de cynégétique demeure encore aujourd’hui très populaire avec plus de 2 000 installations en Gironde. Chaque tonne fixe pour la chasse du gibier d’eau est soumise à déclaration préfectorale et le nombre est désormais limité.
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Article de Isabelle Antonutti, Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB
©Patrick Despoix, photo retouchée par IA.