
Une immense installation industrielle est conçue par Saint-Gobain (majoritaire) et le Comptoir des textiles artificiels. L’implantation géographique est stratégique, l’usine est en pleine forêt, près d’une voie ferrée nécessaire pour l’apport en charbon et d’un axe routier pour faciliter l’acheminement du bois.
Les Papeteries de Navarre fournissent des machines et un procédé pour l’exploitation des dérivés cellulosiques, mais la technique n’est pas suffisamment aboutie. Dans une période où les sylviculteurs cherchent à sortir des activités classiques autour du gemmage et du bois de mine, la valorisation du pin maritime apparait comme un débouché plus judicieux et rapidement la production se recentre sur la filière papier.
L’infrastructure gère toute la chaîne de traitement. L’étape de la préparation comprend le dépeçage des écorces, le passage dans une déchiqueteuse pour obtenir rondins, copeaux et plaquettes. La pâte à papier est fabriquée à partir de ces résidus de bois. Les fibres de cellulose sont collées ensemble par une substance appelée lignine. Cette pâte contient une teneur très élevée en eau (99 %), qu’il faut extraire. Un mètre cube d’eau est utilisé pour produire un kilogramme de papier. Ce mélange est acheminé sous pression sur une immense toile en mouvement ; l’action de cette toile et d’un aspirateur permet de retirer la majeure partie de l’eau. La feuille apparait, elle est séchée, comprimée, lissée sur de grands cylindres, puis envoyée vers une machine enrouleuse où elle est coupée en rouleaux. Ils sont ensuite expédiés aux fabriques de préparation d’emballage.
En 1938, le chiffre d’affaires atteint 47 millions de francs, l’usine utilise 800 salariés et génère une activité connexe de près de 2000 emplois indirects. Une cité ouvrière est construite avec des logements pour le directeur, les ingénieurs, techniciens, employés, ouvriers et une école primaire ouvre en 1928. L’entreprise poursuit inlassablement la modernisation de ce grand équipement en accompagnant les nombreuses innovations technologiques des industries papetières.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch
C’est bien dommage que la photo ne soit pas récente
Intéressant !
À quand une intervention pour enfin réduire les nuisances olfactives qui inondent la ville (et parfois, au grée des vents, tout le bassin)?
Une réponse de leur direction serait appréciable !