Louis Cazenave (1883-1958), entrepreneur inventif, a créé la marque Cazenave qui a été célèbre pendant des décennies pour sa production de vélos.
Il commence à travailler à 12 ans après l’obtention de son certificat d’études. Il confectionne des paillassons puis il entre dans une scierie.
Il dispose d’une bicyclette et pour préserver au maximum sa petite reine, un objet alors fort précieux, il s’intéresse de près à son mécanisme. Il en devient un spécialiste et en 1901, il ouvre un magasin de réparation et de vente de vélos. Rapidement, le commerce décolle grâce à un contrat avec La Poste. Les facteurs locaux roulent avec ses bicyclettes et la publicité porte ses fruits.
Il s’installe à Belin, il rachète et crée sa première véritable usine qui fabrique des cycles à la chaîne. Il ouvre des dépôts à Hostens, Salles, Arcachon, La Teste, au Barp ou encore à La Brède. Cazenave devient peu à peu une marque reconnue.
Durant la Première Guerre mondiale, il aménage une fonderie pour forger des obus. Il ouvre plusieurs scieries et pour faciliter le travail d’évacuation des billons de la coupe, il invente une charrette sur pneus qui convainc les industriels Michelin et Dunlop. La production se diversifie avec la création de la firme de moto Paloma.
Les usines de cycles Cazenave emploient 700 salariés en 1954. Des maisons sont construites pour loger les ouvriers. Compagnie protectrice, ses salariés disposent d’une coopérative, d’une société d’entraide et qui octroi des primes pour les événements de la vie.
Louis Cazenave meurt à l’âge de 71 ans en janvier 1958, plus de 2000 personnes assistent à ses obsèques à Belin. L’entreprise est depuis toujours gérée en famille et particulièrement par ses deux fils, dont Franck Cazenave qui mène une longue carrière politique, maire de Belin, député de la Gironde, Conseiller général.
Les premières vagues de licenciements débutent à partir de mai 1968. L’établissement ne résiste pas à la concurrence, son infrastructure est dépassée, la diversification des productions a complexifié les chaines. L’usine périclite, malgré les grèves et manifestations, les locaux occupés sont évacués le 13 mars 1975. Cette fermeture est symptomatique de la désindustrialisation de la France, le village de Belin perd ensuite un quart de sa population.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch