
Madame Dourthe, originaire des Landes, achète une pension de famille, café restaurant qui avait ouvert en 1907 au Grand Picquey.
En 1919, le lieu prend le nom de « Grand Hôtel Chantecler ». L’idée viendrait de Jean Cocteau, en référence à la pièce de théâtre écrite par Edmond Rostand.
Il découvre ce petit village à l’invitation du peintre bordelais André Lhote. Il loge à l’hôtel Chantecler de 1919 à 1923. Il incite ses amis à séjourner sur la presqu’île, l’auteur Raymond Radiguet, le sculpteur Jacques Lipchitz, le compositeur Georges Auric, le peintre et décorateur Jean Hugo figurent parmi les illustres vacanciers.
Cette maison en bois, sans eau ni électricité, se compose d’un restaurant au rez-de-chaussée et de 7 chambres. Malgré le confort rudimentaire de la pension, les hôtes trouvent en ce lieu calme et simplicité. Ils apprécient la cuisine et la bienveillance de la patronne. L’ambiance chaleureuse de cette pension a séduit de nombreuses personnalités.
Guy de Pierrefeux écrit en 1932 : « En attendant la plaque qui rappellera que c’est à l’hôtel Chanteclerc que Radiguet écrivit « Le Diable au corps » dans la garde fraternelle de Cocteau, Pierre Benoit, Carco, Claude Farrère, Frondaie, je déclare que madame Dourthe est bien l’hôtesse digne de recevoir de tels hôtes ».
Jean Marais y vient en 1939 et il signe sur le livre d’or : « À ma nouvelle famille adoptive que j’aime et que je quitte avec regret. ».
Le Corbusier est plus pessimiste quand il écrit « Picquey est bientôt…. foutu »
La ville de Lège Cap Ferret a racheté ce livre d’or lors d’une vente aux enchères. Il est conservé aux archives municipales et il livre des témoignages émouvants.
L’hôtel a cessé d’exister dans les années 1970, il a été reconverti en appartements.
Article de Isabelle Antonutti – Société historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch