Histoire du Bassin : Arcachon, deuxième port de pêche de France

La Société des pêcheries du Golfe de Gascogne est fondée à Arcachon au début des années 1900. Rapidement, elle achète 5 premiers chalutiers à vapeur en Angleterre : le Phoque, le Marsouin, le Lamentin, le Morse et l’Otarie.

Image de Une : ©jmontbroussous

Le Beluga, la Catherine et le Rorqual : les chalutiers de « grande pêche »

En 1908, la Société des pêcheries du Golfe de Gascogne complète sa flotte avec 3 nouveau chalutiers dits « de grande pêche ». Après l’achat du Beluga, de la Catherine et du Rorqual, la société devient le plus grand armateur français à la pêche.

Le 6 mai 1908, le Beluga est prêt à appareiller, direction l’Atlantique Nord vers l’île de Terre-Neuve. Les captures y sont prodigieuses : on y trouve des carrelets énormes, des flétans gigantesques et des morues en abondance.

La surpêche locale a entraîné la nécessité de trouver des endroits moins fréquentés. Ce chalutier à vapeur, conçu en Angleterre, mesure 45 mètres de longueur et affiche un tonnage de 41 tonneaux. Sa machine est très puissante, atteignant 950 chevaux.

L’équipage de près de 40 personnes se compose d’un capitaine, d’un second, d’un lieutenant, puis de mécaniciens, de trancheurs, de saleurs, de matelots, de mousses, de chauffeurs et de cuisiniers.

Leur rémunération comprend un salaire fixe ainsi qu’un pourcentage sur la récolte, qui varie en fonction de leur grade. Chaque homme reçoit, au moment de l’embarquement, une avance de deux mois. L’épouse peut toucher une délégation de salaire pendant l’absence de son mari. Le capitaine paye aussi une partie des dépenses, ce qui l’incite à être économe. Les bateaux restent en mer environ 200 jours.

10 chalutiers à vapeur sont équipés pour ces longs voyages et plusieurs sociétés, telles que les Pêcheries de l’Océan, les Pêcheries Cameleyre ou la Société nouvelle des pêcheries à vapeur, se partagent ce marché de la pêche hauturière.

Comment Arcachon s’est-il hissé au rang de deuxième port de France ?

À la différence des autres importants ports de pêche français, tels que Boulogne, Lorient ou La Rochelle, l’État n’a pas investi dans le développement de l’industrie halieutique à Arcachon. En effet, chaque entreprise a dû financer elle-même ses installations. Chacune de ces pêcheries possède son propre appontement et ses jetées équipées de chariots sur rails à moteur électrique pour approvisionner les bateaux en charbon et en glace.

Le poisson est exporté vers tous les coins de la France, mais aussi vers la Suisse, l’Italie et l’Espagne. Arcachon était alors le deuxième port de France, derrière Boulogne-sur-Mer. Les besoins en charbon de ces chalutiers ont accéléré le commerce entre Arcachon et l’Angleterre : les bateaux quittaient le Bassin chargés de poteaux de mines et revenaient avec de la houille.

Malheureusement, le Beluga sombre à Terre-Neuve en 1910. La concurrence est féroce et, en 1911, la Société des Pêcheries du golfe de Gascogne fait faillite.

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Article de la Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB

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