Éphéméride // C’était un 3 Nov. : naissance de la cité Corbusier à Lège

Cité ouvrière le Corbusier à Lège Cap Ferret

Le Corbusier conçoit son premier projet d’habitat collectif à Lège     

Le 3 novembre 1923, Henri Frugès écrit à l’architecte, Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier, : « Je suis industriel et sur le point de faire élever une petite cité ouvrière autour d’une usine. Votre livre, Vers une architecture, exprime, bien mieux que je n’avais su le faire jusqu’à présent moi-même des idées de logique et progrès qui me sont chères ».

À la suite, de ce courrier, un échange très ambitieux nait entre Henry Frugès, industriel sucrier bordelais et l’architecte. Il commande à Le Corbusier et à Pierre Jeanneret la construction de maisons pour les ouvriers de sa scierie à Lège. Cet atelier, ouvert depuis 1914, fabrique des caisses et palettes pour l’emballage du sucre de canne de la raffinerie familiale.

Cet établissement est confronté à l’instabilité de la main-d’œuvre qui, chaque année, quitte leur poste pour aller récolter la résine des pins dans les forêts. De meilleures conditions de travail et d’habitat pourraient enraciner les ouvriers. Le lotissement est constitué de six petites maisons, d’un bâtiment collectif dit « maison des célibataires » ou « maison-cantine », d’un lieu de détente sportif pour la pratique de la pelote basque.

Le Corbusier crée sa première habitation collective où il expérimente une architecture modulaire standardisée. Il utilise des matériaux nouveaux comme le canon à ciment, une technique avant-gardiste issue de l’industrie. Cette réalisation constitue un laboratoire du logement social. Les maisons sont transformées après la fermeture de la scierie.

Dans les années 90, l’ensemble est réhabilité et est désormais géré par l’Office public d’aménagement et de construction de la Gironde. Le lieu est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques par le ministère de la Culture.

Le bâtiment collectif des célibataires, non restauré, est devenu propriété de la ville de Lège-Cap-Ferret.

Article de Isabelle Antonutti, Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch

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