La princesse Razafindrahety, née en 1861, devint reine en 1883 sous le nom de Ranavalo III. Madagascar était encore un protectorat français et à la suite d’insurrections, l’ile fut annexée en 1896 mettant fin à la souveraineté et à l’autonomie politique du royaume. La reine s’exila en 1897 à La Réunion puis en Algérie.
En 1901, elle est invitée en France, elle est attendue à Paris et elle choisit de passer un mois à Arcachon, certainement pour le grand air mais aussi parce qu’elle avait appris qu’une institutrice avait créé un spectacle en son honneur au titre prémonitoire « les rapatriés de Madagascar ou la reine Ranavalo à Arcachon ».
Elle arrive le 30 juin par l’express de neuf heures du matin. Elle loge au Grand Hôtel d’Arcachon où elle dispose d’un spacieuse suite avec des chambres pour sa famille, ses suivantes, son personnel ainsi qu’un fonctionnaire du gouvernement. Pendant son séjour, elle alterne promenades, baignades, visites mondaines et touristiques. Grande amatrice de musique, elle se rend aux concerts. Elle est aussi accueillie au village de L’herbe, à la Villa algérienne et fait le tour de l’Ile aux oiseaux. Ses déplacements sont largement suivis par la presse locale. La reine est habituée aux curiosités de la foule, le public la salue, elle accepte d’être photographiée. Quand elle repart le 25 juillet, la foule crie « vive la reine ! »
L’Avenir d’Arcachon, publie ce poème
Salut Ranavalo ! Salut gentille Reine !
Le soleil d’Arcachon, comme à Madagascar,
Fait briller sur tes traits ta Majesté sereine
Son train la mène à Marseille, puis elle retourne à Alger. Elle meurt d’une embolie le 23 mai 1917, 20 ans plus tard, ses cendres seront exhumées et acheminées à Tananarive au Palais des reines.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch