Éphéméride / C’était en sept. 1786… la fixation des dunes

la dune du pilat vue du ciel avec l'océan à gauche et la forêt à droite. image en noir et blanc

© Mtu33260

Nicolas Brémontier, ingénieur en chef des Ponts et chaussées, reçoit la mission de la fixation des dunes des Landes de Gascogne. Elle lui est confiée par l’intendant de la généralité de Bordeaux, il dispose d’une somme de 50 000 livres pour exécuter. Son adjoint sur le terrain est Pierre Peyjehan (Peychan), nommé directeur des semis, originaire de La Teste il avait déjà mené des campagnes d’ensemencement pour le compte de M.de Ruat.

Pour mener à bien cette tâche, Brémontier s’appuie sur de nombreuses expériences et études qui ont été menées auparavant. Le travail commence du côté de la mer. Des graines de pin sont jetées à distance égale, des glands sont semés de loin en loin, des semences d’arbustes et de plantes diverses sont ajoutées. L’ajonc, le genêt, le gourbet opposent un rempart à la course du sable. Des cordons de fascines ou branchages fixés parallèlement avec des piquets doivent empêcher les sables de s’échapper et d’ensevelir les jeunes plantations.

Les premiers essais sont menés à La Teste. Les travaux sont interrompus par les bouleversements de la Révolution française. Mais l’intérêt pour ce travail ne se dément pas.

80 hectares ont été ensemencés et le département de la Gironde surveille l’avancement de ce peuplement. Le mélange des espèces est très bénéfique. Les jeunes pins isolés restent rabougris alors que les plantations diversifiées sont beaucoup plus vigoureuses. Les graines croisées et abritées des vents salées comme de grandes chaleurs donnent une belle pousse.

Un boisement encore plus varié avec diverses essences est envisagé, comme des chênes, hêtres, mélèzes, châtaigniers, cèdres ou lièges. Si l’objectif premier est de faire obstacle à l’envahissement des terres par les sables, d’autres avantages sont espérés.

La fixation de la dune forme une vigie naturelle, un point élevé de surveillances de la cote, sillonnée par des bateaux ennemis et lieu de naufrage. Un revenu non négligeable en résine est attendu. Les travaux reprennent activement avec la création de la Commission des dunes le 17 thermidor de l’an 9 (5 aout 1801). Elle est présidée par le préfet de Gironde, l’ingénieur en chef est Brémontier, elle comprend un conservateur des forêts et 3 membres de la société des sciences, belles lettres et arts de Bordeaux.

Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch

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J.C
J.C
8 jours il y a

Merci pour ce moment d’histoire …