Plusieurs générations ont connu cette fête traditionnelle qui réunit les audengeois pour une soirée festive qui porte un drôle de nom : la sainte saucisse.
Les écoliers sont parfois surpris par le menu spécial de ce jour, il rappelle le souvenir d’un philanthrope. C’est en mémoire du décès, le 12 janvier 1894, du bienfaiteur d’Audenge, Ernest Valeton de Boissière, que le maire Armand Duvigneau (1885-1922), décida d’instituer une fête pour honorer ce bienfaiteur.
Ernest Valeton de Boissière était propriétaire du domaine de Certes. Affilié aux idées sociales des Saint-simoniens et de Charles Fourrier, il œuvra pour améliorer l’éducation des enfants d’Audenge et les apprentissages sont facilités par une bonne alimentation. À l’époque, les écoliers apportaient leur gamelle du midi et elle n’était pas toujours bien garnie. À Audenge ils bénéficiaient d’une cantine scolaire ; les repas étaient constitués d’une soupe et de féculents, le lundi, pommes de terre ; le mardi : haricots ; le mercredi : pois ; le vendredi : pâtes et le samedi : riz. Parfois, une saucisse était rajoutée au plat, c’était la fête !
À sa mort, il remit un leg important à la commune d’Audenge afin de développer l’instruction publique des enfants. La décision d’Armand Duvigneau, maire d’Audenge durant 37 ans, d’instituer une fête en sa mémoire montre à quel point ce bienfaiteur était apprécié. La fête ne s’est jamais arrêtée et elle a même été élargie et réactivée par André Rambaud, directeur de l’École de musique et de l’Ensemble instrumental du Bassin. Une soirée dansante célèbre la Sainte saucisse avec concert et chorale dans un esprit de partage et d’amitié.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch