La pratique du combat aérien est évidemment récente. Les premières confrontations sont d’abord fortuites, deux avions ennemis qui se croisent, échangent des tirs de pistolet. Puis des appareils sont affectés à la poursuite. Si la nécessité de formation aérienne militaire au pilotage est indispensable, il s’avère qu’elle doit être accompagnée par un apprentissage du tir depuis les avions. En aout 1915, le ministère de la Guerre décide d’établir un centre et il désigne le capitaine Ferdinand Joseph Marzac pour créer l’établissement des mitrailleurs aériens. La base aérienne prend le nom d’École de tir aérien.
Ce premier lieu de formation en aéronautique militaire accueille des volontaires de toutes les armes pour des stages d’environ 25 jours. Les activités d’instruction sont diverses. Fusiliers et canonniers apprennent à déterminer des objectifs et ajuster des tirs. Les régleurs veillent à l’entretien comme les armuriers qui sont responsables de la gestion et des réparations. Le nettoyage des armes et la fabrique de cartouches sont connus de tous.
Les recrues proviennent de toute la France et également des colonies, Algérie, Indochine, Sénégal. Le capitaine Marzac, commandant de la base, a expérimenté les premières détections d’artillerie en aéroplane et il a construit un viseur de bombardement à partir d’un avion. Évidemment, il est doté d’un brevet de pilote et il a aussi reçu un grand prix de photographie aérienne.
Il supervise le fonctionnement du centre et au-delà des apprentissages militaro-techniques, il conçoit une éducation globale, en intégrant le sport, la diététique et l’hygiène. La culture physique quotidienne est obligatoire et des matchs collectifs sont organisés en football, volley-ball ou basket-ball. Les élèves jardinent et entretiennent un potager qui procure des légumes frais. Une équipe pratique la pêche. La sieste est imposée, comme la douche au minimum tous les 15 jours. Ce programme s’applique aux civils, aux militaires et aux femmes qui arrivent sur l’école à partir de 1916. La base aérienne 120 a pris le nom de Commandant Marzac, elle demeure un des plus anciens centre d’aviation toujours en activité.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch