« La contrée de Buch fait partie du diocèse de Bordeaux. Elle est divisée entre divers seigneurs, dont chacun exerce la haute Justice, parmi ces seigneurs, les Captaux de Buch ont été les plus célèbres, les plus puissants et les plus distingués.
L’origine du peuple de Buch est lointaine. Thomas Corneille, dans son Dictionnaire Géographique, prétend que les Boyens étaient un peuple de la Gaule Celtique. Il n’y a point de doute que le pays de Buch a été habité par un peuple libre et indépendant, on ignore par quelle révolution il est tombé dans la servitude des anciens Captaux.
La majeure partie du pays de Buch ; surtout celle vers le levant, est inculte et en lande : on a néanmoins commencé depuis quelques années à en défricher quelques portions. La partie occidentale est occupée par l’étendue considérable du Bassin d’Arcachon, par la montagne de la Teste, par les dunes de sable et par l’étang de Cazaux.
Presque tous les habitants sont des pêcheurs ou des gens de mer. Paulin de Nole, dit St. Paulin les a désignés par l’épithète Piceos, qui signifie gens de poix et de résine. Il ne faut pas se figurer que les choses ont toujours été dans le même état qu’elles sont maintenant. Nos côtes n’étaient pas anciennement désertes et inhabitables. »
Ce texte sur le Pays de Buch est extrait de « Variétés bordelaises ou Essai historique et critique sur la topographie ancienne et moderne du diocèse de Bordeaux », écrit par l’abbé Baurein (1713-1790). Ce prêtre, membre de l’Académie de Bordeaux, publie entre à partir de 1784, six livres qui sont le fruit de ses recherches et de ses lectures. Il restitue l’histoire, la géographie, l’économie et les coutumes de ce territoire. Sa contribution a surtout valeur de témoignage du savoir d’une époque.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch