©Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB
Un nouveau totem des « Jalons de l’histoire du Bassin d’Arcachon » a été dévoilé samedi 21 septembre à Gujan-Mestras. Après Lamothe ou encore Andernos, c’est au tour du presbytère et de l’église Saint-Maurice de Gujan de rejoindre les Jalons de l’histoire.
A terme, ce partenariat entre la Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch et les communes permettra la création d’un circuit qui passera bien évidemment par les totems et plaques installés sur le territoire.
Louis XIV et le presbytère de Gujan
En 1681, Louis XIV signe un document ordonnant la construction d’un presbytère à Gujan, car jusqu’alors, il n’y en avait pas dans la paroisse et cette absence causait une gêne.
En effet, les Jésuites du collège de la Madeleine de Bordeaux avaient l’obligation de venir à Gujan pour assister le curé aux grandes fêtes de Noël et de Pâques. En raison, après la révolte de la Fronde, de l’importance du rôle joué par les Jésuites à la cour, il leur a été possible d’influencer le Roi-Soleil. Ce qui leur a permis, en s’adressant directement au roi, de demander la construction de ce presbytère dans lequel les Jésuites de Bordeaux étaient appelés à séjourner. De nos jours, on peut voir qu’il s’agit de la partie gauche du bâtiment sans étage, quand on fait face au presbytère. Il est à noter qu’il était très rare que Louis XIV (1638-1715) s’occupe des « petites » affaires concernant la province, surtout celles d’un village comme Gujan. L’année suivante d’ailleurs, Louis XIV quitte le Palais-Royal et s’installe enfin à Versailles dont la construction avait commencé, vingt ans plus tôt…
Le roi ordonne donc au gouverneur de Guyenne d’utiliser pendant quatre années les revenus de quatre paroisses, dont celles de Gujan et de Belin pour financer l’édification du presbytère. Tout se passe bien pendant trois ans, mais la quatrième année l’argent n’arrive pas. Cela est sans doute dû à la mort du grand argentier Colbert, survenue en cette année 1683. Toujours est-il qu’il faut une nouvelle ordonnance royale pour y remédier. C’est ainsi qu’on entendit parler de Gujan jusqu’à Versailles !