
« Faites du mimosa : vous embellirez notre cité et vous réaliserez de beaux bénéfices » clame l’Avenir d’Arcachon. La vente de bouquets aux visiteurs en promenade sur la presqu’île est une pratique courante.
Le Mimosa d’hiver ou mimosa des fleuristes (Acacia dealbata) s’implante à la fin du XIXe dans les zones sableuses de la côte Atlantique. L’espèce est importée d’Australie dans les jardins botaniques d’Europe après les voyages d’exploration scientifique. Sous le soleil hivernal, elle accompagne le réveil des plantes, elle illumine et embaume la nature encore en repos. La renommée du parc de la villa de Léon Lesca dans le village de L’Herbe est en partie due à sa forêt de mimosas.
La vente de mimosas, une activité lucrative
Cette culture est d’excellent rapport, car elle ne nécessite aucune dépense pour la production et la récolte est assurée. Les domestiques arrondissent leurs revenus avec la vente de la jolie fleur à graine d’or. Les restaurants commandent aussi des compositions pour la décoration de tables lors de réceptions. Les Anglais raffolent de son délicat parfum à la poudre de riz. Des colis sont même expédiés à l’étranger pour la somme de 3 francs. Ce petit commerce s’intègre à l’économie locale. Il attire une clientèle de plus en plus large, profitant à la fois aux cultivateurs et aux marchands.
Les habitants de la région considèrent ces petites fleurs comme un symbole de prospérité et de beauté. Le mimosa apporte à la ville une atmosphère chaleureuse et accueillante durant les mois plus froids. L’activité devient un véritable emblème de la région et contribue à l’essor économique de cette période. L’espèce est énergique et prolifère, l’arbre croît pendant 15 ans puis le bois est débité, car il donne un excellent charbon. Cette croissance rapide et ses multiples usages font du mimosa un véritable trésor naturel pour les habitants locaux.
Article de Isabelle Antonutti – Société historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB
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