© Dune du Pilat / Photo d’archive 2018
Depuis le 7 octobre et jusqu’à la fin de la semaine, des fouilles archéologiques sont menées par l’État sur la Dune du Pilat. Depuis 2005, l’érosion de la Dune, menaçant de destruction les nombreux vestiges qu’elle conserve, fait l’objet d’un suivi assidu par le Groupe de recherche archéologique du Pays de Buch et de l’Agenais, sous la direction de l’archéologue testerin Philippe Jacques et sous le contrôle de la DRAC. L’hiver passé, les tempêtes successives ont particulièrement affecté l’un de ces sites. Il a donc été décidé par l’Etat de confier à Philippe Jacques la réalisation d’une fouille avant disparition définitive des vestiges.
La Dune du Pilat est constituée d’un millefeuille de différentes strates, visibles sur sa face ouest soumise à l’érosion marine. Il s’agit d’une alternance de ligne noire (paléosol) et de phase dunaire. Ces paléosols (les scientifiques en ont distingué 4) correspondent à des anciennes forêts qui sont venues fixer des dunes mobiles avant d’être à leur tour recouvertes par de nouvelles dunes. Ce phénomène a figé ces sols et les activités humaines qui s’y sont développées. A l’aide d’une pelle mécanique, outil obligatoire pour terrasser les couches récentes de sable avant d’attaquer le sol profond, les bénévoles interviennent sur le même secteur qu’en 2018. L’axe principal de cette fouille concerne le paléosol forestier n°2 daté entre 500 et 1000 ans avant J.-C.
Décapé sur une centaine de mètres de long, le but sera de préciser l’histoire de l’évolution de ce sol forestier depuis l’implantation des premières zones humides jusqu’à son recouvrement par les sables dunaires.
Cette opération permettra également de préciser les contours des activités artisanales et des habitats des femmes et des hommes de la protohistoire. Pour cette nouvelle campagne de fouille, un accent particulier sera mis sur l’étude morphogéologique des différentes strates rencontrées.
Les vestiges retrouvés correspondent aux emplacements des anciennes habitations. Ils sont le plus souvent caractérisés par des trous de poteaux et des fosses qui délimitent les bâtiments en bois. Plus rarement des vestiges construits sont retrouvés comme des foyers.
Ces populations vivaient de l’élevage et de la production de sel. Elles filaient la laine, pêchaient et commerçaient le long du rivage et dans l’arrière-pays.