Se loger sur la Presqu’île, un rêve inabordable ?

image prise lors de la réunion publique sur le logement à lège cap ferret. Public assis sur des chaises face à la scène où se trouvent 2 hommes en costume noir et blanc. Un écran de présentation en arrière plan

Mardi 25 mars, Philippe de Gonneville réunissait ses administrés pour une réunion publique sur le logement à Lège-Cap Ferret. Près d’une centaine d’habitants a fait le déplacement pour connaître les orientations et ambitions de la commune en matière de logement et plus spécifiquement concernant les logements sociaux.

Une ambition : « loger les enfants du pays »

Pour le maire de Lège Cap Ferret, c’est « une immense frustration » que de voir des jeunes quitter la Presqu’île faute de pouvoir y trouver un logement.

« C’est une question de vie ou de mort pour les villages »

Philippe De Gonneville, maire de Lège-Cap Ferret

« Il faut loger les actifs pour éviter les mouvements pendulaires et pour maintenir la vie dans nos villages, car sans actif, il n’y a pas de vie », poursuit Philippe De Gonneville. Il précise également que malgré l’attractivité de la Presqu’île, il ne s’agit pas de développer l’accroissement de la population.

Actuellement, la ville de Lège-Cap Ferret dispose de 7,3% de logements sociaux. Un chiffre en dessous des 25% imposés par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain. Si pour l’heure, les communes du Nord Bassin ne sont pas concernées par cette loi puisqu’aucune des 8 communes ne dépasse les 15 000 habitants, ce pourrait être le cas dans les prochaines années. Philippe de Gonneville explique « on ne pourra pas répondre à la crise du logement, mais on fait ce qu’on peut. Ce ne sera pas parfait, mais la pompe est amorcée pour ceux qui veulent habiter ici ».

Logements sociaux : quels programmes pour Lège Cap Ferret ?

Au total, 6 programmes immobiliers vont voir le jour sur la Presqu’île, menés par 2 bailleurs sociaux : Domofrance et Aquitanis. Entre 50 et 70 logements seront livrés dès la fin de l’année 2026 et jusqu’en 2028 à Lège Cap Ferret.

Des appartements allant du T2 au T5 ou encore des maisons individuelles seront proposés à la location ou via un BRS bail réel solidaire. Ce dernier dispositif permet l’accession à la propriété pour des ménages modestes qui n’ont que le logement à acheter, le terrain lui est loué, pour un faible montant, à un Organisme foncier solidaire OFS.

A titre d’exemple, Francis Stephan, Directeur Général de Domofrance explique que les maisons proposées en BRS seront affichées à environ 294 000€ TTC pour 89m2. L’occupant devra s’acquitter d’une redevance de 130€/mois pour le terrain.

Depuis 3 ans, la mairie de Lège-Cap Ferret a dépensé 5 millions d’euros pour l’achat de foncier. Si certains de ces terrains ont été revendus en dessous de leur valeur réelle, Philippe de Gonneville explique que « les bailleurs sociaux n’achèteront jamais, au prix du marché, les terrains à Lège-Cap Ferret. C’est aujourd’hui 500€ le mètre carré à Lège et jusqu’à 1500 /m2 au Cap Ferret. Un bailleur social va se limiter à 150€/m2. Alors autant vous dire que oui c’est un investissement, ça a un coût pour la collectivité. Mais je crois que ça assure la vitalité de nos villages, parce que sans jeunesse, sans service, sans actif, il n’y a plus de vie sur la presqu’île de Lège-Cap Ferret ».

Les autres initiatives en matières de logement

Lors de cette réunion publique, le maire de la Presqu’île a rappelé les actions déjà mises en place depuis plusieurs années. A commencer par la création d’un service spécialement dédié logement au sein de la mairie. Également, une stratégie foncière et immobilière a été définie. Elle a notamment abouti sur l’achat de terrains d’une surface totale de 30 000m2 par la commune. Une charte paysagère a été réalisée et déclinée pour chaque village. Celle-ci permet « d’organiser un développement raisonné de la commune », tout en respectant l’identité du territoire.

Afin de permettre de loger des saisonniers durant la période estivale, la ville a mis en place depuis 2022 une aire pour ces travailleurs. Au total, ce sont 70 emplacements qui sont dédiés aux saisonniers sur le site de l’ancien Camping des Sables. Aussi, depuis fin 2024, le logement intergénérationnel a été mis en place. Le principe est simple : favoriser la cohabitation entre un senior et un jeune. Le senior offre une chambre ou une pièce dédiée à l’accueil, et le jeune contribue aux charges du logement.

Enfin, Philippe De Gonneville a rappelé que depuis mai 2024, les douze communes du SIBA ont mis en place des mesures concernant la location de courte durée. Dans un premier temps, l’objectif est de quantifier et qualifier les offres locatives. Le maire de Lège-Cap Ferret n’exclue pas de mettre en place certaines modalités de location selon les données obtenues. Néanmoins, il explique que « mettre en place des restrictions sur les grandes villas, ne permettra pas d’obtenir des logements pour tous les locaux et les actifs ».

Les demandes déjà recensées

Si déjà 200 demandes sont en attentes, de nouvelles peuvent être formulées. Pour cela, rendez-vous sur le site : https://www.demande-logement-social.gouv.fr/index. Les citoyens peuvent aussi contacter la mairie en précisant la situation familiale, le parcours de vie ou encore le lieu de travail.

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