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Éphéméride // Et les Canadiens débarquaient à Arès…

La première guerre mondiale, à partir de 1915, a nécessité une énorme quantité de bois pour étayer boyaux et tranchées, pour poser des charpentes d’abris, installer des caillebotis et autres traverses de chemin de fer. Les hommes sont au front, la forêt n’a plus de bras et de toute façon les massifs français étaient déjà mal exploités et ne pouvaient répondre à cette demande croissante. Pour participer à l’effort de guerre anglo-saxon, l’industriel forestier canadien Alexander Mac Dougall a l’idée de mettre sur pied un bataillon spécialisé dans l’exploitation du bois et, en décembre 1916, un accord est conclu avec la France. Des bûcherons et des menuisiers canadiens partiront dans les Vosges, le Jura et les Landes pour exploiter la forêt. Les premiers éléments arriveront à Arès un an plus tard, en décembre 1917. Et 500 hommes, accompagnés de 200 chevaux de débardage, se mettent au travail dans le pinhadar.

         Une compagnie travaillera dans les bois de la Saussouze (Lège), d’autres interviendront à Mios, Belin-Beliet, Marcheprime, Andernos et jusqu’à Biscarrosse, avec le déplacement de camps équipés de scieries mobiles, pour transformer le bois de pin en autant de madriers destinés aux sapeurs du front. On estimera à plus d’un million le nombre d’arbres débités par les Canadiens, jusqu’à l’armistice de novembre 1918.

Article Olivier de Marliave – SHAAPB