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Éphémérides // C’était un 30 septembre… la famille Bouhours d’Arcachon au Vatican

Nous sommes le soir du 30 septembre 1947 quand une fillette, Claudine Combalbert, voit dans le jardin de la villa Le Plessis la Vierge Marie sous l’aspect de la Dame de Lourdes, en robe blanche et voile jaune.

         La maison a été louée dans la Ville d’Hiver par la famille Bouhours composée de cinq enfants dont le petit Gilles, âgé de 3 ans. Ce dernier avoue un jour à ses parents qu’une dame lui est apparue pour lui demander « d’aller prier à Espis ». Gabriel, le père de famille ignore l’existence même de ce village du Tarn-et-Garonne, il s’informe et il apprend avec stupéfaction que c’est un centre de visions mariales depuis un an. Il s’y rend et fait la connaissance d’une des filles « visionnaires », la jeune Claudine qui suit la famille Bouhours à Arcachon. C’est comme cela que, fin septembre,  la fillette voit la Vierge Marie avec Gilles qui décrit même la Vierge « sur l’eau (!), elle fend l’eau avec un bâton. Je vois deux bâtons dans le ciel » ; il en parle ensuite, avec des mimiques d’enfant, et l’on comprend que les bâtons formeraient une croix. À trois autres reprises, jusqu’au 6 octobre, Gilles aura des apparitions. Il les commente chaque fois, en décrivant les dialogues qu’il échange avec la dame.

         L’affaire va prendre une dimension qui va échapper aux parents Bouhours le 13 novembre 1949. À Espis, ce jour-là la Vierge lui aurait demandé… d’aller voir le pape ! Le plus incroyable, c’est que son père met tout en œuvre pour obtenir, à peine un mois plus tard, une audience au Vatican. Pie XII reçoit Gilles, mais l’enfant, nullement impressionné par le protocole papal, reste muet car il n’a pas obtenu le tête-à-tête qu’il exige avec le chef de l’Église catholique. Encore plus étonnant, huit jours plus tard une audience privée lui est accordée et cette fois avec le pontife.

         Gilles reviendra chaque mois à Espis, en tout 32 fois, jusqu’à ce que l’évêque Monseigneur de Courrèges interdise les lieux aux catholiques, en septembre 1950. Et l’on sait qu’à la Toussaint de cette année, le pape proclamera le dogme de l’Assomption de la Vierge. Alors, est-il possible que les deux événements soient liés ? Que l’enfant ait reçu un message, traduit en dogme par le pape ? C’est du moins ce qu’affirment les croyants qui célèbrent toujours, le 13 de chaque mois, les apparitions d’Espis et le souvenir des enfants qui ont « vu » la Vierge.

         Gilles aura une dernière manifestation de « la belle dame », le 15 août 1958, avant de mourir le 26 février 1960, à l’âge de 16 ans. Aujourd’hui, l’Église refuse de reconnaître l’ensemble de ces événements.

Olivier de Marliave – Société historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch