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Éphémérides: 15 mars, l’aérium d’Arès était inauguré

Le 15 mars 1913, Sophie Wallerstein ouvre un aérium à Arès. Près de 200 personnes sont venues à l’inauguration. Maire, médecins, professeurs, notables sont séduits par cet édifice destiné à héberger et soigner des enfants convalescents et faibles, de condition modeste. Le soin climatique est préconisé dans les thérapies particulièrement contre les maladies pulmonaires et le Bassin d’Arcachon est connu pour son air purifiant et vivifiant. 

Son père Léopold Javal achète le domaine d’Arès en 1847 ; elle en hérite et reste très attachée au développement de cette localité. En 1878, elle épouse Paul Wallerstein, ingénieur et médecin. Le couple est sensible à la vie difficile du peuple du Bassin d’Arcachon, loin de toutes infrastructures médicales. Dès 1895, il ouvre une maison de santé.

Son mari décède en 1903. Femme volontaire, philanthrope et aussi chef d’entreprise, elle dirige la Société forestière de la Saussouze tout en menant des actions caritatives. Constatant que les enfants ne disposent pas de lieux de soins adaptés, elle lance la création d’un aérium. Le financement se réalise grâce à la vente d’un tableau personnel, de la contribution du Pari mutuel et d’une caisse de solidarité familiale. Emmanuel Gonse et Charles Duval sont désignés comme architectes, ils privilégient la luminosité et l’aération dans la conception des bâtiments. Un entrepreneur de Lège, Gayet, assure la construction

Cet aérium est installé dans un parc de 12 hectares sous les pins, en bord de Bassin. La galerie centrale abrite les activités diurnes (lingerie, cuisine, réfectoire, bureau, vestiaire, chapelle), deux ailes sont réservées aux dortoirs et aux soins avec salles de gymnastique, salle de bain et d’hydrothérapie. L’aérium peut admettre 20 garçons et 20 filles entre 4 et 18 ans. 10 ans après le décès de son époux survenu le 15 mars 1903, elle inaugure ce nouvel espace médical.

L’aérium rencontre rapidement un vif succès, plus de 100 enfants sont accueillis chaque année. Il fonctionne jusqu’en 1970, géré, après le décès de Sophie Wallerstein, par l’Association des amis de la fondation Wallerstein (AAFW). De 1970 à 1986, il accueille des colonies de vacances, mais les bâtiments nécessitent des travaux qui sont engagés sous la houlette du Père François du Plessis. Mais en 1989, il doit arrêter le chantier sur ordre de Paul-Louis Weiller (président de l’AAFW). Depuis 32 ans, l’aérium est fermé.

Article Isabelle Antonutti, Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch