Andernos pose un nouveau jalon de l’histoire du Bassin d’Arcachon !
Le 28 août dernier, la Ville d’Andernos-les-Bains en partenariat avec la Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch dévoilait le jalon historique que constituent désormais les vestiges gallo-romains. Après la cité gallo-romaine de Boii à Biganos, les vestiges d’Andernos marquent une nouvelle étape dans ce qui constituera un parcours de découverte historique tout autour du Bassin. D’ici la fin de l’année 2025, 10 communes du Nord et Sud Bassin en disposeront et le parcours sera disponible en office de tourisme. C’est la première Société historique qui avait eu en 1927 l’idée d’un parcours recensant l’ensemble des sites.
Les vestiges gallo-romains, l’histoire d’une (somptueuse ?) villa…
En 1850, une première découverte de vestiges de constructions entre l’église et l’ancienne mairie est réalisée et relatée par l’historien Édouard Guillon. Ces « murailles d’un mètre d’épaisseur » sont exploitées comme carrière pendant 20 ans.
Quelques années plus tard, le maire Louis Théodore David, décide d’y aménager un jardin public. En 1903, un pan de mur apparaît et le maire en avise Aurélien de Sarrau, membre de la Société historique de Bordeaux. Un chantier de fouilles est alors entrepris. De nombreuses hypothèses aboutissent à l’affirmation qu’il s’agit des vestiges d’une basilique gallo-romaine, bientôt classée « monument historique ».
L’historien Jean Dumas, adjoint au maire, reprend dans les années 1960 les études des éléments découverts entretemps, mais ce n’est qu’en 1991 que de nouvelles recherches, assurent que rien ne permet d’affirmer une utilisation religieuse des bâtiments. Il est plus pertinent de chercher du côté des « villae » ou des palais construits en Aquitaine au IVe siècle, qui étaient à la fois des résidences rurales et de grandes exploitations agricoles…
L’ensemble apparent mesure 35 m de long, mais la plus grande partie a peut-être été emportée par l’érosion. Le cadastre de 1826 montre, en effet, que le rivage était alors distant de 150 mètres du perré actuel. On mesure la granduer que pouvait avoir cette villa !
De nouvelles fouilles sont entreprises en 1996 et un inventaire des objets trouvés est effectué. Les bijoux, les éléments architecturaux et les fragments de vaisselle et de céramiques découverts dans les vestiges laissent supposer qu’une forme d’aristocratie a fait construire des villas loin de l’agitation de Burdigala (Bordeaux). Y a-t-il un lien entre ce bâtiment et le mystérieux Boïos, chef-lieu du peuple installé autour du Bassin à cette époque ? La question reste entière. Le goût des Romains pour les huîtres pourrait également laisser imaginer que le mur de 150 mètres découvert en 1850, flanqué d’alvéoles aurait eu un lien avec la production du Garum, dont les romains étaient très friands : une macération d’intestins et de morceaux de poissons, et parfois même d’huîtres dans une saumure de sel marin.
Une hypothèse effleurée par les jalons de l’histoire, car ne pouvant être vérifiée…