La plus grande espère de tortue marine a été retrouvée, dans un filet, échouée sur la plage au Grand Crohot. Cette femelle mesurait 180 cm de long et était dotée d’une carapace de 142 cm.
Ces animaux sillonnent tous les mers du monde et chaque année ils passent par l’océan Atlantique entre la fin de l’hiver et l’été. La tortue luth parcourt, ainsi, plusieurs milliers de kilomètres lors de ses voyages transocéaniques pour rejoindre ses zones d’alimentation. Elle se nourrit de poissons, de crustacés, de calmars, d’oursins, mais son mets préféré est la méduse. Elle peut consommer quotidiennement une quantité de méduses égale à son propre poids et peut malheureusement les confondre avec des sacs plastiques. L’ingestion de plastique est une des causes de leur mortalité.
Les échouages de mammifères marins sont surveillés par un réseau national qui répertorie chaque situation. En 1984, 30 observations ont été rapportées sur les côtes de France. Des spécialistes du centre d’études et de soins pour les tortues marines de l’aquarium de La Rochelle sont alertés à chaque signalement. Ils procèdent à des prélèvements pour déterminer les causes de la mort.
Le crâne, la ceinture scapulaire et les membres de la tortue du Grand Crohot sont conservés au Muséum de La Rochelle. Cette espèce est surveillée : sa survie est menacée par les filets, la pollution et l’artificialisation du littoral. Cet animal est peu pêché, car sa chair n’est guère comestible. Les chasseurs visent plutôt les œufs qui sont considérés comme aphrodisiaques au Mexique.
Sa carapace est utilisée pour différents remèdes et est aussi employée dans l’art populaire. La tortue Luth est inscrite sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) au titre des espèces en voie de disparition.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch