
En mars 1933, en Gironde, le ministère de l’Agriculture arrête un plan de défense contre le doryphore avec la création immédiate, dans toutes les communes contaminées du département, de comités de propagande et de lutte.
Ces comités ont pour objectif d’apprendre aux cultivateurs à reconnaître l’insecte, à identifier ses ravages et à utiliser les moyens de lutte les plus efficaces. Ils insistent sur la nécessité d’un dépistage précoce des foyers d’infestation et de leur destruction avant qu’ils ne se propagent.
Le doryphore, un nuisible qui s’attaque aux pommes de terre
Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata) est un ravageur particulièrement nuisible de la pomme de terre. Il s’attaque aux feuilles de la plante et peut, en l’absence de lutte, détruire complètement les cultures. Sa dangerosité repose sur sa forte fécondité et sa capacité de dispersion rapide.
Cet insecte, originaire d’Amérique, a été observé pour la première fois en France en 1922, en Gironde. Dès lors, la menace qu’il représente a conduit à la mise en place de stratégies d’éradication intensives, bien que son élimination complète reste impossible.
Un comité de lutte contre le doryphore à Lanton
À Lanton, le comité de lutte est présidé par le couple Desage, tous deux instituteurs. Six fermes sont déjà infectées. Pour endiguer l’infestation, le comité met en vente des bidons de produits insecticides, notamment de l’arséniate, un produit toxique qui imprègne le feuillage et empoisonne les larves lorsqu’elles se nourrissent. Afin d’assurer une application efficace des traitements, des automobiles spécialement aménagées pour le transport et la pulvérisation des insecticides sont acquises par les comités de défense.
Toutefois, ces mesures ne suffisent pas : l’adulte du doryphore résiste au poison, ce qui rend indispensable un ramassage manuel des insectes. Cette tâche est souvent confiée aux enfants des écoles, mobilisés pour aider à préserver les cultures. L’éradication totale du doryphore reste illusoire, et la culture des pommes de terre exige désormais une surveillance constante des champs.
Alors qu’autrefois cette plante arrivait à maturité sans nécessiter de soins particuliers, elle demande désormais un travail supplémentaire. Dès le mois de mai, les agriculteurs doivent redoubler de vigilance pour éviter une destruction massive de leurs récoltes.

Image d’illustration : source ©Cartespostales
Article de Isabelle Antonutti – Société historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch – SHAAPB
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