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Éphéméride, mars 1875 : un ballon de pose à Lanton

Le 23 mars 1875 le ballon le Zénith s’est envolé de Paris à 18 heures pour une exploration scientifique. Gonflé de 3000 mètres cubes de gaz à l’usine de gaz, il s’est s’élevé encouragé par les applaudissements d’une nombreuse assistance. Les ballons ont été largement utilisé pendant la Guerre de 1870, mais ils servent désormais la cause de la science pour fournir des données sur l’atmosphère et la cartographie. La société française de navigation aérienne a fait appel à des mécènes pour lancer ce programme d’observation.

Cinq astronautes ont participé à ce voyage. À son bord, un capitaine de marine, un ingénieur, un architecte, un chimiste et un mécanicien. Ils ont vogué suspendus entre terre et ciel pendant 11 heures à une altitude moyenne de 1500 mètres ; la température ne dépasse guère les 4 degrés. Ils ont procédé à différentes observations spectroscopiques, et à l’étude de la composition chimique de l’air à haute altitude, du dosage des proportions de gaz et de vapeur d’eau dans l’air raréfié. Le capitaine de bord et son adjoint guidaient l’aérostat qui s’orienta vers La Rochelle. Ils virent au lever du soleil un magnifique spectacle, un halo lunaire en croix ; Albert Tissandier en fit plusieurs croquis restés fameux (voir l’illustration) et il sera qualifié de paysagiste aérien. Vers 6 heures du matin, le ballon est parvenu sur l’Atlantique et il poursuivit le long de la Gironde. Arrivé vers midi à hauteur du lac de Carcans, il est alors maintenu pendant 5 heures dans un calme plat. Des courants contraires ont ensuite déstabilisé sa route, allant de la mer à la terre. Avant la traversée du bassin d’Arcachon, ils ont choisi de se poser dans une lande déserte, sur la commune de Lanton vers 17 heures. Des Landais arrivèrent, montés sur leurs échasses pour aider à l’atterrissage. 

Un mois plus tard, le Zenith reprit les airs pour battre le record de montée en altitude, mais les aéronautes perdirent tous connaissance en raison du manque d’oxygène, un seul survécut.

Article Isabelle Antonutti, Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch