Éphéméride // C’était un 18 janvier… et le casino mauresque flambait

2 h 59, le 18 janvier 1977 : une alerte à l’incendie est donnée   par Marc Desbats, ambulancier qui a aperçut le feu et a lancé le premier appel aux pompiers. Appel reçu par le caporal Rudy Ferré qui, à son tour, rend compte au capitaine Tombini. Bientôt 52 pompiers, d’Arcachon et de La Teste-de-Buch, se mettent à lutter contre l’incendie. Mais, en dehors des murs, l’essentiel du casino, construit en bois, est déjà détruit et, au matin, les Arcachonnais ébahis découvrent des restes noircis entourant un décombre de poutres calcinées. Le feu avait progressé à une vitesse incontrôlable et les pompiers présents n’ont rien pu sauver de l’immeuble.

L’enquête qui a suivi le sinistre conclut à un « échauffement de conducteurs électriques » ayant provoqué l’incendie des combles. L’acte de malveillance est rapidement écarté par les services locaux, pour contenir les premières rumeurs. Mais de vieux Arcachonnais vous diront  que les gérants de la boîte de nuit du rez-de-chaussée, le Whisky club, auraient voulu échapper à un contrôle fiscal (l’établissement a pourtant été épargné par le feu)ou qu’un grand promoteur arcachonnais voulait accaparer le parc à des fins de lotissement, ou encore que la mafia des jeux d’argent aurait éliminé ce concurrent potentiel du casino de la plage. En fait, le casino était fermé depuis deux ans à la suite d’une faillite et, curieusement, le maire Lucien de Gracia venait juste de signer un accord avec une société qui aurait investi pour relancer les jeux d’argent.

Le choc émotionnel des habitants fut réel et une pétition circula pour une reconstruction, à l’initiative de Paul Denin de l’université de Bordeaux III qui s’appuyait sur le fait que des parties du bâtiment étaient inscrites à l’inventaire des monuments historiques. On sait ce qu’il advint : c’est une pauvre pinasse qui trône à présent à l’emplacement du casino, mais le rêve d’une résurrection du casino ressurgit, parfois, à l’occasion d’une élection municipale.

Olivier de Marliave – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch

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