
Le 23 février 1889, Marie Joseph Paul André Apion Sylvon se présente au commissariat de Police d’Arcachon. Il souhaite y habiter pour exercer la profession de cocher.
Cet homme vient de loin. Il a fui la Chine en 1862. Il était passager clandestin sur le trois-mâts l’Emmanuel, placé sous le commandement de Louis Justin Lallier du Coudray. Ce petit garçon, âgé de 7 ou 8 ans, était orphelin, car sa famille a été massacrée au cours d’une insurrection civile.
Le capitaine décide de prendre soin de cet enfant d’autant plus qu’il doit faire face à un complot de passagers chinois qui voulaient s’emparer des richesses transportées par le vaisseau. Le jeune orphelin, averti de ce projet, prévint le commandant et ce dernier s’engagea à le placer dès le retour en France dans une famille d’accueil.
En 1866, il est baptisé à l’église d’Orléans, sa marraine était la fille du Capitaine Lallier du Coudray et Henri de Beugy de Puyvallée, maire de Vouzon, était le parrain. Il reçoit les noms de Marie Joseph André Paul qu’il accole à son nom originel Apion Sylvon.
Il doit avoir environ 34 ans quand il s’installe à Arcachon où il devient cocher de maîtres qu’il transporte en carriole ou cabriolet.
On le surnomme le cocher chinois.
Il est même un personnage de roman, Marie-Claude Gay dans Les amants du Baïkal raconte : « Ce cocher chinois discutait : je reste cocher pour les particuliers de la Ville d’hiver. Ils m’ont embauché à l’année, me laissent des heures libres, s’ils ont besoin, je ne suis jamais très loin, je peux aussi répondre à d’autres courses. Je double mes gages ».
Le cocher vécut à Arcachon, il se maria et eut trois enfants.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch