Éphéméride // C’était en novembre… un nouveau monument à Arcachon
L’inauguration du monument aux Morts d’Arcachon a lieu le 11 novembre 1924 sur la Place de Verdun (rond-point Deganne).
Hautement emblématique, cet édifice est d’inspiration pacifiste et il exprime une opposition à la guerre. La statuaire ne glorifie pas le patriotisme ou l’esprit de sacrifice et toute référence aux combats est bannie. Le monument porte ces inscriptions antiguerres : Pax labor et Pour le droit, pour la paix.
Il est dominé par une Victoire représentant la France, épée en main et coq sur le casque, elle est soutenue par des soldats morts dans leurs linceuls. L’ensemble repose sur un piédestal majestueux décoré d’un bas-relief où figurent une veuve, des pleureuses, un vieux marin, une ostréicultrice, des personnages éplorés qui symbolisent la population endeuillée.
Cet ensemble a été réalisé par le statutaire Lyonnais Alexandre Maspoli, il est également un célèbre athlète, champion du monde d’haltérophilie, qui a participé à deux Olympiades. Plus bas sont inscrits 258 noms d’Arcachonnais morts pour la France durant la Première Guerre mondiale. Ensuite, d’autres noms de victimes, issus de la Seconde Guerre mondiale et des guerres d’Indochine et d’Afrique du Nord, seront consignés.
En Gironde, il n’existe que deux monuments aux morts d’inspiration pacifiste, le second est à Quinsac, alors que dans les années 1920, toutes les communes bâtirent cette statuaire. Elle marque les ravages de la Grande Guerre où près de 10 % de la population masculine active a disparu. Par un arrêté de 2015, deux mausolées aux morts sur le Bassin ont été classés au titre des monuments historiques, ceux d’Arcachon et du Teich.
Article de Isabelle Antonutti / Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch