© Musée Abri de marin, Sainte-Marine
Navigatrice d’exception, elle écrit dans son livre Impressions et souvenirs : « La mer m’a appelée puis elle m’a gardée, sur l’océan sans borne tout est infini. Les pensées et les sentiments sont larges. Rien ne vient les faire choir ! Ils sont emportés par la voute des cieux. »
Elle découvre la voile lors d’une longue croisière à l’adolescence sur le luxueux steamer de sa mère. À 19 ans, elle a déjà parcouru plus de 40 000 milles et elle participe à près de cent régates par an.
En 1928, elle obtient une victoire aux Jeux olympiques et elle est surnommée « the greatest yachtwoman in the world ».
Mariée à 20 ans avec un aristocrate, elle se sépare de son mari dès 1921 pour épouser la mer : « Mon équipage est une grande famille, parmi eux ma vie est simple et bonne. » Riche héritière, son père possède les Grands magasins du Louvre, elle investit dans la création de voiliers et soutient des œuvres philanthropiques nautiques.
Marraine de l’école navale de Brest, elle offre des bateaux et aide financièrement plusieurs sociétés sportives. Elle conçoit un Atlas des ports et rédige de nombreux ouvrages, des carnets de voyage, des poèmes, son roman le plus célèbre, Une âme à la mer, est couronné par l’Académie française.
Arcachon figure parmi les régates incontournables et elle a l’habitude de s’y entrainer. L’été 1932, elle participe au cinquantenaire de la société de voile. Elle arrive très affaiblie, car elle souffre de blessures subies lors d’une tempête en Méditerranée. Elle prend la barre de son 6 mètres Petite Aile pour effectuer une démonstration devant le ministre de la Marine. Ambassadrice de la navigation française, elle aurait dû poursuivre la journée en assistant au repas officiel, mais elle se retire. Elle meurt le lendemain d’une syncope sur son yacht. Elle avait 42 ans, ce brusque décès reste inexpliqué.
Article de Isabelle Antonutti – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch